Actualités Formation : Projets de conception de jardin pour la cour d’appel de Versailles

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Dans le cadre d’un projet de restructuration et de modernisation de la cour d’appel, la promotion de Concepteurs et créateurs de jardin dans le paysage (CCJPConception et création de jardin dans le paysage) 2023, de l’École nationale supérieure de paysage, a été sollicitée afin de proposer neuf projets de jardin sur ce lieu de justice chargé d’histoire. Le projet concerne les quatre cours extérieures qui composent ce site historique. Quatre étudiants ont été sélectionnés. Ils seront associés à la suite du projet pour une mission de conseil.

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Des projets de jardin pour les quatre cours extérieures

 

La cour d’appel de Versailles, anciennement écuries du Roi, puis de la Reine, se situe dans le quartier Notre-Dame, le plus ancien de Versailles construit sous Louis XIV.

Édifié en 1672, le bâtiment présente une architecture héritée de Louis XIII composée de pierres et de briques en façades et de toitures en ardoise à la Mansart. L’ensemble de ces toitures et façades est protégé au titre des Monuments historiques.

La cour d’appel de Versailles fait l’objet d’un projet de restructuration et de rénovation. C’est dans ce cadre qu’elle a passé une commande à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles* pour la réalisation du projet de conception paysagère des quatre cours extérieures du site.

  • La cour d’Honneur, cour principale utilisée pour le stationnement des véhicules
  • La cour de la Manufacture qui dessert la salle de la cour d’assises, lieu fort du pôle pénal
  • La cour des Écuries qui dessert le pôle civil ainsi que l’espace cafétéria et restauration
  • La cour de l’Impasse qui accueille une zone d’attente gardée des détenus ainsi qu’un espace terrasse utilisé par le restaurant

* Promotion 2023 Concepteurs et créateurs de jardin dans le paysage (CCJP)

Lauréate 1 - Caroline Semere : les reflets du paysage des Yvelines

« Mettre en valeur la richesse de la région. Créer un lien harmonieux entre l’homme et la nature, le lieu et ses usages. »

Ses intentions :

  • Réduire la part du minéral dans la Cour d’appel tout en conservant les traces de l’Histoire
  • Atténuer le contraste binaire d’ombre et de lumière dans un site principalement solaire et offrir des espaces ombragés aux usagers
  • Rythmer la pente naturelle du site pour lui donner un caractère singulier la distinguant de la pente continue du quartier Notre-Dame
  • Créer et hiérarchiser les cheminements pour apaiser les flux et les usagers

Le projet « Reflets de paysage » propose d’insuffler une nouvelle identité vivante et rayonnante, tout en offrant à ses usagers un cadre apaisant dans un lieu où les tensions sont palpables.

> Accueil principal des usagers
Le massif d’accueil composé de plantes fleuries annuelles, de vivaces aux couleurs et aux formes variées combinées avec des plantes ligneuses, accompagne l’usager dans une transition allant du quartier très minéral au jardin. Ce massif guidera l’usager dans son cheminement vers la cour d’Honneur.
> Jardin des comestibles
Le jardin des comestibles habille l’espace attenant au restaurant de la Cour d’appel. Les différents îlots jardinés seront disposés afin d’isoler délicatement les usagers des éléments extérieurs (entrée du public, fourgons accédant à la zone d’attente gardée, bâtiment technique).
> Pré-fleuri
A l’opposé du restaurant, se trouve l’espace de la zone d’attente gardée. Un pré fleuri semé mettra en valeur le platane.
Une fauche annuelle est prévue en octobre afin de laisser le temps aux plantes annuelles de se ressemer.

Source d’inspiration : le plateau du Mantois, au nord-ouest des Yvelines, caractérisé par un vaste paysage ouvert, voués aux grandes cultures céréalières, ponctué de bois et de bosquets.

Quatre entités rendent hommage à la géométrie historique du site. Un bosquet d’arbres au feuillage caduc installé en son centre offre des espaces ombragés en été tandis qu'en hiver, un jeu de transparence avec les arbres révèle le ciel et les façades.
Sur la partie inférieure de la cour, l’espace est réservé aux usagers piétons.
Sur la partie supérieure deux zones de stationnement sont insérées (30 places dont 2 places pour personnes à mobilité réduite).
Le jeu de pente créé masque au maximum les voitures depuis la partie inférieure.
Une voie carrossable traverse la cour sud/nord et relie l’entrée, cour de l’Impasse, utilisée par les véhicules.
Une mosaïque des pas perdus pour la cour de la Manufacture

Source d’inspiration : la forêt de Rambouillet dans laquelle cohabite une mosaïque d’ambiances paysagères, offrant des contrastes qui font passer, en quelques pas, d’un milieu humide à un milieu sec.

Couverte par une verrière pour accueillir la future salle des pas perdus, elle est composée de deux espaces : l’un ouvert face à l’entrée de la salle des assises, propice aux discussions à la hâte ; l’autre doté de plusieurs espaces intimes baignés dans une végétation peu élevée, variant du vert pâle au violacé.

Source d’inspiration : la forêt de Marly-Le-Roi, composée quasi exclusivement de feuillus, en port semi libre ou en cépée, alternant zones d’ombres et zones éclairées.

Les usagers sont invités à se promener ou se reposer dans cet espace calme et apaisant. Des rampes et escaliers, intégrés dans la végétation, permettent de raccrocher le sol et les seuils surélevés.

Les reflets du paysage des Yvelines créent un lien harmonieux entre l’homme et la nature, le lieu et ses usages. Ils mettent en valeur la richesse de la région. Le projet donne une nouvelle identité à la cour d’appel de Versailles.

Lauréate 2 - Anaïs Ladaurade : en rythme et en accord

« Redonner du sens aux espaces extérieurs, en rythme et en accord avec le site et ses usages. »

Ses intentions :

  • Scander la promenade au rythme du bâtiment
  • Accorder les flux et les espaces calmes pour apaiser les tensions des usagers
  • Donner une sensation d’ouverture et de liberté en attirant le regard vers le ciel
  • Créer un paysage extérieur visible depuis l’intérieur des bâtiments
  • Adoucir le sol du site pour offrir une circulation douce et fluide

Lauréate 2 ex aequo - Anne Gilot : Ubuntu - bien-vivre ensemble

« Ancrer le lieu dans son paysage pour renforcer son lien avec la ville. »

Ses intentions :

  • Agir sur l’horizon pour ramener le regard dans la cour et redonner de la cohérence
    au lieu
  • Ancrer le lieu dans son paysage pour renforcer son lien avec la ville
  • Faire cohabiter les usages et les émotions
  • Faire communiquer les espaces par les vues et les percements

Lauréat 3 - Sébastien Latxague : coule l’horizon

« Proposer une vision, un nouveau point de vue pour réévaluer les priorités. »

Ses intentions :

  • Retrouver un horizon intérieur commun pour y fédérer les différentes cours
  • Travailler sur la fluidité des connexions pour rassembler ces espaces extérieurs en un seul, plus clair
  • Utiliser l'eau de pluie pour irriguer les plantations en aval ; profiter de la fraîcheur de l'eau en été, mettre en scène son écoulement
  • L'eau et la lumière viendront irriguer ce grand jardin. Les visiteurs y trouveront fraîcheur et volupté pour recharger leur énergie

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