Projets programmes de recherche : POPSU Aix-Marseille-Provence Métropole : le grand paysage comme ressource(s)

Faire du paysage un levier pour repenser les stratégies de développement des métropoles est l’hypothèse de cette recherche, soutenue par le programme POPSU métropoles et Aix-Marseille-Provence Métropole, qui contribue à un observatoire national des transitions des métropoles. Dans cette métropole polycentrique, entre mer et montagne, le paysage est un objet fédérateur puissant sans pour autant encourager une forme de développement tirant parti des ressources de paysages et d’écosystèmes précieux, fragilisés par des décennies de choix d’aménagements et de protections.

Présentation du programme

Faire du paysage un levier opérationnel de la transition des métropoles

La crise du Covid et le GIECGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ont rappelé l’urgence vitale à préserver le vivant et à garantir l’accès aux espaces de nature. Dans ce sillage, cette recherche propose une voie pour changer nos modes d’action en questionnant les conditions d’opérationnalité d’une politique métropolitaine du paysage. Aix-Marseille-Provence Métropole met l’accent sur les paysages anthropisés et sur les dynamiques d’interfaces entre les grandes entités naturelles et des lieux marginalisés, là où la valeur paysagère rencontre des enjeux territoriaux et écologiques. Ici, dynamiques territoriales, dynamiques des paysages et dynamiques écologiques sont liées. Par contre, la convergence des modalités de leur prise en compte reste à construire, face à des ressources naturelles de plus en plus convoitées pour leurs aménités et leur potentiel agricole ou énergétique.

Anticiper les paysages dans lesquels nous vivrons demain

Ces interdépendances socio-écologiques invitent à anticiper les paysages multifonctionnels et productifs dans lesquels nous vivrons demain. La compétence de valorisation du patrimoine naturel et paysager que Aix-Marseille-Provence Métropole a choisie d’exercer en est un relai stratégique et opérationnel. Face aux transitions à l’œuvre, une planification "landscape-based" ouvre un espace de coopération là où il y a des concurrences d’occupation, des pressions sur les ressources ou sur les sols, des risques en chaine, etc. Un tel projet de territoire, à l’interface des forces socio-économiques de l’aménagement et des échelles de fonctionnement des écosystèmes naturels, est d’abord un projet de paysages.

L’étang de Berre, un terrain-atelier de l’action par le paysage

Le workshop Ressourcer l’étang de Berre, quels paysages en 2050 ? en a été un laboratoire. Les projets de paysage de transition agro-écologique de la plaine de Berre, de restauration des complémentarités entre milieux secs et humides pour réguler les risques, ou de reconquête des sols industriels, ... ont mis en œuvre une démarche intégrative et contextualisée. Elle compose avec les actions associatives, les pratiques agricoles, les gestions intégrées de milieux naturels, les collaborations entre industries et conservatoire du littoral, etc. qui sont des germes concrets pour engager au présent une trajectoire de transition dont les effets sont visibles dans les transformations souhaitées des paysages.

Une recherche comme un lieu d’intelligence collective

L’équipe scientifique a co-construit la recherche avec les acteurs du territoire, en s’appuyant sur des ateliers publics et des marches guidées par le bureau des guides du GR2013. Deux films-entretiens avec l’architecte urbaniste Jean-Michel Savignat et avec le paysagiste Bertrand Folléa ont été réalisés par Image de ville, qui a suivi et filmé la recherche en train de se faire. Ces matériaux sont la matière première d’un film-documentaire "Paysage(s) en Recherche" à venir pour documenter la manière dont le paysage se construit en objet scientifique.

En vidéo

Organisation

La recherche POPSU-Aix-Marseille-Provence (2019-2023) a été conduite sous la responsabilité scientifique de Sylvie Salles (École nationale supérieure de paysage, LarepLaboratoire de recherche en projet de paysage), en collaboration avec la Direction Projet Métropolitain de la Métropole Aix-Marseille-Provence (Michel Roux, Vice-Président, et Vincent Fouchier, D.G.A) et l'appui technique du service Paysages (Marc Del Corso et Florence Hannin).

L'équipe de recherche coordonnée par le LarepLaboratoire de recherche en projet de paysage (ENSPÉcole nationale supérieure de paysage) a réuni les trois établissements composant l’Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires (IMVTInstitut méditerranéen de la ville et des territoires) : ENSPÉcole nationale supérieure de paysage (coord. S. Salles et L. Thierrée), l'ENSA Marseille (coord. A. Biehler) et l'IUAR-AMU (coord. J. Dubois).

Ont aussi été impliqués dans la recherche : E. Denarnaud, A. Justin, J. Masafont, K. Novellas, A-S. Perrot, V. Piveteau (ENSPÉcole nationale supérieure de paysage) ; E. Dussol, F. Gimmig, L. Hodebert, I. Maire, M. Serre, S. Steenhuyse (ENSAM) ; JN. Consalès, B. Romeyer, S. Bonnin-Oliveira, E. Hatt (IUAR) ; Image de ville et Le bureau des guides du GR2013.

Pour en savoir plus

• page dédiée au programme sur le site Internet du PUCA ;
• page dédiée au workshop sur le site Internet du projet ;
• page dédiée au programme sur le site Internet du Bureau des guides ;
• page dédiée au programme sur le site Internet de l'Agence d'Urbanisme Pays d'Aix-Durance ;
• Sylvie Salles, « Quand le paysage ouvre un horizon politique : Aix-Marseille-Provence métropole et le sentier métropolitain GR2013 », Projets de paysage [En ligne], 24 | 2021. 
• Alexandra Biehler et Sylvie Salles (dir.), Ressourcer l’étang de Berre. Quels paysages en 2050 ? sud volumes critiques, n°5, [En ligne], automne 2022.