Projets thèses : Terres mêlées, terres emmêlées

Repenser le cycle des terres inertes, du chantier d'excavation au projet de paysage

Projet de thèse de Marie-Laure Garnier, sous la direction de Patrick Moquay et de Sylvie Salles - École doctorale n°628 « Arts, humanités, sciences sociales » (AAHS), CY Cergy Paris Université.

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Résumé

Les grands projets de construction et d'urbanisation de l'Île-de-France (Grand Paris Express, Canal Seine Nord, Plateau de Saclay…) sont générateurs d'un grand volume de terres inertes excavées. Or, parallèlement à cette production de terres, les exutoires traditionnels de ces matières diminuent drastiquement, annonçant une probable crise des exutoires. Cette crise pourrait avoir des impacts considérables sur l'équilibre des territoires et paysages franciliens et périphériques. La prise de conscience de la crise des exutoires de terres inertes est à même de bouleverser la grille de lecture de la conception paysagère, pour absorber, autant que faire se peut, ces volumes de terres dans une réponse projectuelle capable de transformer cette matière refoulée en matériau de création paysagère.

L'objectif de ce projet de thèse est de lier la compréhension d'un métabolisme de construction particulièrement producteur de terres inertes avec la capacité créatrice des métiers de conception liés à l'espace (urbanisme, architecture, paysage). Bien plus, la disparition des exutoires traditionnels de ces terres inertes implique la nécessité de penser un nouveau paradigme pour le placement de ces terres, et donc de définir les critères permettant de recevoir ces terres dans un futur proche.

Notre projet de thèse pose l'hypothèse de conception paysagère d'une augmentation des reliefs naturels par amplification, allant à l'inverse du paradigme de remplissage, convoqué jusqu'alors. Il s'agit en effet de s'appuyer sur la géomorphologie des territoires en place pour venir sculpter une géographie volontaire vraisemblable des paysages de remblais, dont le modelé viendrait s'inscrire en harmonie avec la géographie physique des temps géologiques. La dimension réflexive de cette thèse a pour objectif de venir valider ou invalider cette intuition de conception paysagère, en apportant des critères objectivables permettant de border et définir ce nouveau paradigme.