Un jardin historique
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Un dessin préservé sur un site en perpétuelle évolution
Inscrit dans un schéma d’organisation d’ensemble, qui englobe à la fois le Grand Parc et la ville de Versailles, le Potager du Roi est construit sur une trame hippodamienne, qui sert également de référence aux formes urbaines de l’époque.
À l’origine, le Potager est ouvert sur le château. Mais avec la construction sous Louis XV du quartier Saint-Louis, il intervient comme un élément de composition urbaine. Des effets de perspective sont ménagés, avec l’ouverture de portes ou de grilles dans un prolongement, certes approximatif, des nouvelles rues. Ces passages ont un rôle esthétique et non pas fonctionnel. Ce n’est que plus tard, notamment avec la construction du foyer des élèves de l’École nationale d’horticulture (bâtiment Saint-Louis) en 1926, que la polarité vers la ville s’accentue.
Depuis sa création en 1678-1683, le site a connu de nombreux remaniements sans toutefois perdre sa structure d’origine. Les transformations ayant affecté le site sont visibles en plan, en coupe et en volume (topographie modifiée dans les jardins Du Breuil – ancien jardin de la Prunelaye – Figuerie et Melonnière). Les ajouts, suppressions et transformations des composantes du bâti et des structures du Potager du Roi (voûtes, terrasses, escaliers, serres, châssis) sont aujourd’hui bien renseignés.
À noter que certaines structures qui soulignent le dessin sont des interventions récentes et « surajoutées ». Ainsi, dans le Grand Carré, les armatures qui servent aux contre-espaliers des 16 carrés et qui renforcent la vision géométrique du jardin, datent de la fin 18e siècle ou même début 19e siècle. De même, la plantation des lignes de buis est un ajout décoratif réalisé probablement à partir du début du 20e siècle.