Projets travaux des chaires : Les ombrières agrivoltaïques du Quercy

Engager une approche territoriale pour accompagner les paysages inédits des ombrières

Le développement d’ombrières photovoltaïques, combiné au maintien de l’agriculture, pourrait-il répondre aux enjeux liés au réchauffement climatique, ainsi qu’au développement d’énergies renouvelables sur ce territoire ?

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Contexte

Face aux enjeux de transition énergétique nationaux, TSE développe une approche inédite de production d’énergie solaire : l’agrivoltaïsme. Le projet s’inscit dans le Quercy, fortement concerné par l’évolution des pratiques liées au changement climatique. La demande est initialement portée par l’Association Syndicale Autorisée (ASA) d’irrigation du plateau de Sérignac, constituée d’exploitants agricoles du Lot soucieux de conserver une ressource en eau suffisante. Le développement d’ombrières photovoltaïques, combiné au maintien de l’agriculture, pourrait-il répondre aux enjeux liés au réchauffement climatique, ainsi qu’au développement d’énergies renouvelables sur ce territoire ?

La Chaire Paysage et énergie a été sollicitée pour s’associer à la réflexion menée par TSE quant aux paysages inédits que va générer ce projet agrivoltaïque sur le territoire.

Réponses

La mission est développée en trois temps, permettant d’identifier l’ensemble des enjeux qui conditionnent ce projet. Le premier temps est tourné vers une approche territoriale, à travers une lecture à grande échelle et une compréhension des dynamiques sociales, agricoles et paysagères en cours. Le deuxième temps est consacré à des allers-retours entre l’échelle territoriale et celle des parcelles étudiées pour l’implantation du projet. Cette phase constitue le moment de rencontre avec certains agriculteurs. Le dernier temps est celui de l’élaboration des préconisations réalisées pour TSE, prenant en compte les éléments des deux étapes précédentes.

Cette mission a pu s’enrichir de la collaboration avec un bureau de concertation, amenant à recueillir les interrogations des personnes qui habitent et animent aujourd’hui le territoire.

L'approche territoriale : identifier les dynamiques du grand territoire

Le territoire du projet est divisé en deux régions et trois départements. Cependant, il était nécessaire pour ce projet de le lire sous l’angle du paysage afin de dépasser ces limites administratives.

L’approche territoriale est portée par plusieurs phases de terrain, enrichies par de nombreuses lectures et des rencontres organisées avec certains acteurs (agriculteurs, élus, habitants etc.). L’analyse des paysages conduit à l’identification de trois entités paysagères qui portent des caractéristiques bien identifiées :

  • les confins du causse viticole ;
  • la mosaïque agricole du Boudouyssou ; 
  • le plateau céréalier.

Ces entités sont localisées sur une carte et décrites sous forme de fiches présentant leurs caractéristiques ainsi que les enjeux que portent chacune d’entre elles.

Démarche et approche vers le projet

L’approche territoriale constitue la base de notre démarche vers le projet. Celle-ci est composée de différentes étapes, menant au projet :

  • la mise en récit du projet, permettant de se projeter sur le long terme, en lien avec la durée de l’implantation des ombrières sur le territoire (de 40 à 50 ans) ;
  • la participation à une démarche de concertation, qui a permis de recevoir les inquiétudes et les questionnements des habitants sur le territoire ;
  • l’élaboration de préconisations à différentes échelles, à destination des divers acteurs du projet (TSE, pouvoirs publics, agriculteurs concernés par le projet).

Certaines de ces préconisations sont présentées ci-après.

Proposer une esquisse sur des parcelles témoins

Pour élaborer des préconisations à l’échelle des parcelles, nous avons sélectionné quelques parcelles-témoins, représentant les trois entités paysagères identifiées en amont. L’objectif sur ces parcelles est de développer avec précision des préconisations à cette échelle quant à l’implantation de l’ombrière et des nouvelles interactions qui vont naître de ces paysages inédits. L’enjeu est de donner des clés de démarche à TSE ainsi qu’à d’autres acteurs pour élaborer ces préconisations.

Préconisations suivant les interlocuteurs : préparer le passage de relais

La dimension territoriale du projet de grappe agrivoltaïque a conduit la démarche vers le développement de préconisations plus générales, à l’attention des divers acteurs qui prennent part au projet :

  • à TSE, d’abord : ces préconisations générales permettent de cadrer différentes étapes du projet, depuis le choix des parcelles jusqu’au démantèlement des ombrières, en passant par la conduite d’ateliers de concertation ;
  • aux agriculteurs investis dans le projet et aux futurs repreneurs : l’objectif est de donner des pistes quant aux pratiques agricoles possibles sous les ombrières ; l’enjeu est également de les guider vers l’évolution de leurs pratiques actuelles vers des pratiques plus en lien avec les changements globaux (agroécologie, agriculture biologique etc.) ;
  • aux pouvoirs publics, enfin : ces préconisations ont deux objectifs, le premier étant d’encourager ces acteurs à porter le projet agrivoltaïque sur le long terme (le dossier du projet, ainsi que les fiches de préconisations qu’il comporte, pourront être relayés, repris, voire complétés par les acteurs territoriaux notamment au sein des DDT, des Chambres d’Agriculture, les CAUEConseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement, ainsi que par les acteurs institutionnels et les associations tels que le collectif PAPCollectif Paysages de l’après-pétrole ou l’institut Négawatt) et le second objectif étant d’appuyer la nécessité de concevoir ce projet à l’échelle territoriale afin de développer un projet cohérent.

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