Publications Article : Jour 26 - Sanssouci, Potsdam, Allemagne

Un jour, un jardin

L'École nationale supérieure de paysage propose une promenade virtuelle dans les principales créations hortésiennes de France et d'ailleurs, à la découverte d’un jardin ou d’un concepteur qui ont marqué l’art des jardins et de la composition paysagère.

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Frédéric II de Prusse (1712-1786) a été l’une des personnalités qui ont le plus marqué la vie politique et culturelle de l’Europe du XVIIIe siècle. Proche de la philosophie des Lumières et grand admirateur de la culture française, il a été à la fois fin politique, redoutable stratège, amateur d’art, collectionneur et mécène.

En 1744, quelques années après son avènement au trône, il commande à son surintendant des bâtiments et des jardins, l’architecte Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff (1699-1753), la construction d’un palais de campagne, à Potsdam, dans le Land du Brandebourg, au sud-ouest de Berlin.

Conçu comme un lieu de retraite loin de la cour, où le souverain aurait pu librement s’adonner à ses passions artistiques au milieu d’un cercle restreint d’intellectuels et d’amis, le nouveau château est appelé Sanssouci (Sans-Souci). Le bâtiment principal, à un seul étage et de taille relativement modeste, est placé au sommet d’une colline et domine un jardin organisé en six terrasses concaves, encadrées par des alignements de noyers et marronniers. Conjuguant de façon originale jardin d’agrément et de production, les terrasses présentent des parterres engazonnés décorés d’ifs et d’arbres fruitiers de différentes espèces. Habillés de contrespaliers de cerisiers, d’abricotiers et des pêchers, les murs de soutènement sont percés par 168 niches où, protégés par des portes vitrées, poussent des figuiers et de la vigne.

Au pied du coteau, un parterre gazonné décoré par une collection de statues à thème mythologique, assure la transition entre le jardin et le parc, en en même temps entre deux écritures paysagères. Dans un sous-bois aux allées sinueuses, de différentes fabriques, dont l’extraordinaire Maison chinoise (Chinesisches Haus), richement sculptée, témoignent du goût du roi pour les chinoiseries et de l’influence naissante du style anglo-chinois.