Publications Article : Jour 29 - Parc de Sceaux, département des Hauts-de-Seine
Un jour, un jardin
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Comme beaucoup de jardins anciens, le parc de Sceaux superpose plusieurs strates d’histoire. Entre le XVIIe siècle et aujourd’hui, le site a en effet connu des périodes de grand faste et d’abandon, deux guerres, un lotissement partiel et la transformation en parc public.
L’histoire du jardin commence en 1670, quand Jean-Baptiste Colbert achète des héritiers du baron de Gesvres, les terres et la seigneurie de Sceaux, à quelques kilomètres au sud de Paris, sur le flanc ouest du vallon de la Bièvre. En l’espace d’une vingtaine d’années, grâce au concours de plusieurs artistes travaillant pour le roi, le surintendant des finances, puis son fils, le marquis de Seignelay, agrandissent le domaine, font bâtir un château et exécuter des travaux d’adduction d’eau afin d’alimenter le nouveau jardin, confié à André Le Nôtre (1613-1700).
Fidèle à ses principes de composition, Le Nôtre s’appuie sur la topographie pour magnifier le site et construire des effets de perspective organisés autour de trois axes : le premier descend, par des terrasses en pente douce, de la façade occidentale du château jusqu’aux limites du parc, les deux autres, orientés nord-sud, se développent perpendiculairement et présentent, l’un, une monumentale cascade, l’autre, un Grand Canal de plus d’un kilomètre.
Après avoir échappé de peu à la transformation en parc paysager, le domaine de Sceaux est racheté en 1798 par le spéculateur Hyppolite Lecomte, qui fait démolir le château et la cascade. Un nouveau château, de style Louis XIII, est alors bâti au Second Empire par le duc de Trévise, qui s’attache aussi à la restauration des jardins. Toutefois, cette période de faste n’est que de courte durée. En 1925, un reportage d’Eugène Atget fait état de l’abandon et de la décrépitude du site.
À l’instigation de Jean-Claude Nicolas Forestier, un programme de sauvetage est alors mis en œuvre par le département de la Seine, qui achète Sceaux pour en faire un grand parc public. Le projet est confié à l’architecte Léon Azéma (1888-1978) qui prend le parti de respecter le dispositif d’ensemble tout en articulant les tracés classiques avec un vocabulaire formel contemporain. En lien avec cette démarche, Azéma reconstruit la grande cascade avec un style épuré et la décore avec des mascarons réalisés par Auguste Rodin.