Publications Article : Jour 30 - Villa d’Hadrien, Tivoli, Italie

Un jour, un jardin

L'École nationale supérieure de paysage propose une promenade virtuelle dans les principales créations hortésiennes de France et d'ailleurs, à la découverte d’un jardin ou d’un concepteur qui ont marqué l’art des jardins et de la composition paysagère.

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La Villa d’Hadrien est à l’origine un assemblage de différents monuments et paysages évoquant le vaste empire d’Hadrien (76-138) et ses voyages de l’Italie à l’Égypte.

Édifiée en plusieurs étapes (118 -138), sur 120 ha, dans la campagne de Tivoli, la villa, sorte de cité idéale, s’organise autour d’une trame complexe de palais, monuments, avenues, bassins et jardins. S’y mêlent les équipements classiques d’une grande villa romaine – temples et autels, naumachie, bibliothèque, thermes… – dans une mise en scène symbolique et intime de la vie de l’empereur, illustrée par de multiples emprunts culturels à la Méditerranée. Ainsi, le Canope, long bassin bordé d’une colonnade et de statues, rappelle le canal de Canope près d’Alexandrie où se serait noyé son ami Antinoüs. Cet espace, à l’origine décoré d’une pergola fleurie et agrémenté de jeux d’eau, était probablement utilisé pour des banquets. Le Pœcile, un quadriportique délimitant un jardin avec une grande piscine centrale, rappelle la Stoà Poikilè d’Athènes, un portique décoré de peintures et destiné à la promenade.

Plus loin, le Théâtre maritime, îlot au centre d’un bassin circulaire, est conçu comme une « domus » en miniature, où l’empereur pouvait s’isoler, grâce à des ponts relevés.  

Depuis leur redécouverte, au XVe siècle, ces belles ruines transportent les visiteurs dans des temps anciens restitués par Marguerite Yourcenar (« Mémoires d’Hadrien »), ou l’historien Pierre Grimal (« Jardins romains »). Et sont une référence incontournable pour l’étude de l’architecture et une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs de jardins et de paysages.