Publications Article : Jour 33 - Le jardin en mouvement, Paris 15e
Un jour, un jardin
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« Les friches ont toujours existé. L’histoire les dénonce comme une perte du pouvoir de l’homme sur la nature. Et si on jetait sur elles un regard différent ? Ne seraient-elles pas les pages neuves dont nous avons besoin ? ». Au moment où il publie « Le jardin en mouvement » en 1991, Gilles Clément finalise un jardin en mouvement de 5000 m2 dans le parc André Citroën. Auparavant, il expérimente le concept de jardiner avec les variations de la nature dans son propre jardin, un petit vallon en friche de la Creuse.
Mais à Paris le terrain, d’origine industrielle, est nu et artificiel. La première étape consiste donc à créer une dynamique végétale avec des plantes ayant une capacité à se multiplier facilement : plantes rustiques, bambous, arbrisseaux… Cette base installée, les jardiniers, formés par le concepteur, entrent en scène : tondre d’un côté pour dégager un sentier, faucher de l’autre, garder un jeune arbre arrivé par hasard… Autant de gestes et de choix pour faire évoluer le jardin dans le temps, sans schémas préétabli et en reconnaissant la part de la nature.
Le jardin, hors des allées délimitées du parc, alterne petites clairières fleuries et sous-bois épais où se mêlent plantes horticoles et spontanées, un paysage inédit en plein Paris. À l’époque de sa création, le Jardin en mouvement est regardé comme une parcelle mal entretenue, au mieux une curiosité mais avec le temps, et le changement de paradigme, beaucoup de parcs contemporains lui ressemblent.