Publications Article : Jour 45 - Le jardin de Claude Monet, Giverny et musée de l’Orangerie à Paris
Un jour, un jardin
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Claude Monet (1840-1926) découvre Giverny en 1883 et en fait l’acquisition en 1890. C’est une longue maison basse alignée sur la rue du village avec, à l’arrière, un jardin transformé et agrandi pendant plus de vingt ans. Monet est passionné d’horticulture et son jardin témoigne d’une passion devenue envahissante. On qualifie le lieu d’œuvre ou de laboratoire (qualification plus juste) où l’artiste explore les vibrations des couleurs, les contrastes, le mouvement de la lumière en toutes saisons.
Le plan du jardin est simple, comparable à celui d’un « jardin de curé » où fleurs et arbres sont cultivés en plates-bandes régulières de part et d’autre d’une large allée ponctuée d’arceaux couverts de rosiers. L’originalité vient d’une profusion de fleurs renouvelée constamment et enrichie sans cesse, selon les effets recherchés. Les couleurs, les parfums changent tout le temps ; « les ravenelles achèvent d’exhaler leurs derniers arômes ; les divines pivoines sont fanées (…) déjà les capucines et les escholtzias montrent leur jeune verdure… », écrit Octave Mirbeau.
Le bassin des nymphéas est aménagé à partir de 1895, dans une parcelle séparée du jardin par la route. Là, dans une scène japonisante plantée de saules pleureurs, de glycines, d’herbes folles et de nymphéas, Monet a créé son « champ d’eau chargé de fleurs et de feuillages dans tous les brassements de la flambée solaire… » (Georges Clemenceau), inoubliable champ qu’on retrouve depuis 1927, au musée de l’Orangerie dans le Cycle des nymphéas. Ultime chef d’œuvre du peintre, éclairé par la lumière du jour, peut-être son vrai jardin.