Publications Article : Jour 46 - Jardins du palais royal de Caserta, Naples, Italie
Un jour, un jardin
Publié le
La construction du palais de Caserta, au nord-ouest de Naples, constitue l’un des exemples les plus remarquables de l’influence du modèle versaillais sur la construction des résidences princières en Europe, au cours du XVIIIe siècle.
Au début des années 1750, le roi de Naples, Charles de Bourbon, confie à l’architecte Louis Vanvitelli (1700-1773), la construction d’un nouveau palais royal à partir d’une villa réalisée à la Renaissance par les princes d’Acquaviva. S’inspirant des principes de composition d’André Le Nôtre et de son école, Vanvitelli articule le projet autour d’un axe de perspective organisé en trois séquences : la place d’armes sur laquelle converge le trident viaire ; le palais traversé au rez-de-chaussée par un portique qui crée un lien visuel entre la place et le parc royal ; le jardin, où aux parterres en broderies succèdent des couverts encadrés par des palissades et une chaîne de bassins et fontaines remontant la colline jusqu’à une cascade spectaculaire. Afin d’alimenter les nombreuses installations hydrauliques du jardin, en outre, l’architecte conçoit un aqueduc monumental (aqueduc Carolin), véritable prouesse d’ingénierie hydraulique, qui suscite l’admiration de voyageurs et scientifiques.
Encore en cours à la mort de Louis Vanvitelli (1773), le chantier des jardins est terminé par son fils Charles (1740-1821), qui simplifie le dessin tout en respectant les principes généraux de la composition. La longue durée de cette entreprise rend toutefois anachronique l’œuvre avant même son achèvement. En effet, pendant qu’il complète les tracés réguliers de son père, l’architecte est appelé à concevoir le « royal jardin anglais », avec le jardinier et botaniste John Andrew Graefer (1746-1802), arrivé d’Angleterre sur la demande de lord William Hamilton. Voulue par la reine Marie-Caroline, cette composition originale articule la mode des jardins pittoresques, agrémentés de fabriques, avec la tradition des jardins botaniques, où les plantes autochtones côtoient des spécimens provenant de latitudes lointaines.