Publications Article : Jour 50 - Jardin du Luxembourg, Paris
Un jour, un jardin
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Le jardin du Luxembourg appelé familièrement « Le Luco » par les Parisiens, est l’archétype du jardin public dans ce qu’il a de beau et d’accueillant.
En 1612, Marie de Médicis (1575-1642) achète au duc de Pinay-Luxembourg un terrain hors de Paris, agrémenté d’un hôtel particulier (Petit Luxembourg, actuelle résidence du président du Sénat) et d’un jardin de 8 hectares. Les travaux de transformation du site commencent cette même année, avec les premières plantations d’ormes et de marronniers. Plusieurs jardiniers interviennent et le fontainier Thomas Francini (1571-1651) est chargé des jeux d’eau. Le jardin s’agrandit au fil des acquisitions jusqu’à atteindre 24 ha en 1630 ; à partir de cette date, Jacques Boyceau de la Barauderie (v.1562-v.1634), intendant des jardins du roi, intervient sur un plan général. Il dessine les grandes lignes de la composition que nous pouvons encore observer aujourd’hui : carrés d’arbres alignés sur l’axe est-ouest, clairière au centre occupée par des parterres et un bassin.
La grande extension du Luxembourg, partiellement ouvert au public depuis sa création, a lieu sous la Révolution et le Directoire quand l’État récupère les terrains du couvent des Chartreux. Le jardin, qui atteint alors 48 ha, peut enfin ouvrir un axe sur l’Observatoire, et s’étendre vers le sud en intégrant l’ancienne pépinière du couvent. Les architectes Chalgrin, puis Baraguey, sont chargés de ces travaux, qui comprennent également la transformation des parterres, la replantation du secteur oriental et la restauration de la fontaine Médicis.
Devenu l’un des premiers parcs publics de Paris, le jardin acquiert sa forme actuelle avec les grands travaux haussmanniens qui l’amputent de plusieurs hectares pour tracer le Bd Saint-Michel et les rues de Médicis, Auguste Comte et Guynemer. Au centre, il garde sa structure « classique », et en périphérie, accueille un jardin tout en courbes dessiné par le paysagiste Barillet-Deschamps (1824-1873), sur le modèle des jardins publics parisiens de la même époque. Il préserve toutefois quelques vestiges des Chartreux comme un verger, et une petite pépinière.
Propriété du Sénat, le Luxembourg a sa propre équipe de jardiniers et son conservateur, chargés d’accompagner dans le temps et d’adapter à de nouveaux usages ce lieu témoin d’une longue histoire horticole et paysagère.
Bibliographie :
- “Jardin du Luxembourg” in L’art des jardins parisiens, Dominique Jarrassé, éditions Parigramme 2002, pages 65 à 70 ;
- Croquis parisiens et croquis d’ailleurs, Joris-Karl Huysmans, Éditions de Paris-Max Chaleil ;
- Le jardin du Luxembourg. Promenade artistique et littéraire, Dominique Jardillier, éditions Réunions des Musées nationaux, 2018.