Publications Article : Jour 7 - Villa Lante, Bagnaia, Italie
Un jour, un jardin
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Réalisée par la volonté du cardinal Gianfrancesco Gambara dans les années 1570-1580, la Villa Lante constitue l’un des exemples les plus remarquables de l’art des jardins italiens de la fin de la Renaissance.
Dépassant le principe albertien, selon lequel dans la construction de la villa, espace bâti et espace planté doivent s’interpénétrer et s’équilibrer, l’architecte Jacopo Barozzi da Vignole (1507-1573) fait du jardin l’élément principal de la composition. Le parc, aménagé sur les pentes d’une colline surplombant le bourg de Bagnaia, près de Viterbe, se compose de deux parties à peu près égales. L’une présente un bois de platanes, l’autre un jardin en terrasses, organisé autour d’un axe médian décoré par des installations hydrauliques.
L’eau, dans toutes ses formes, joue le rôle principal non seulement dans la structure du jardin, mais également dans son programme iconographique. Le jardin met en scène la progressive maîtrise de l’homme sur les forces naturelles, des jets puissants sortants des roches de la terrasse plus haute jusqu’aux miroirs calmes et nourriciers des viviers des parterres bas, en passant par la chaîne d’eau, la « Table d’eau » et beaucoup d’autres installations encore. Les deux pavillons destinés à l’habitation, disposés de part et d’autre de l’axe principal, dans la dernière terrasse, deviennent alors des éléments secondaires du projet, sorte de coulisses encadrant le vrai sujet de la scène : le jardin.
Réputée parmi les réalisations les plus admirables d’Italie, la Villa Lante est devenue dès sa création une référence pour voyageurs et artistes. Parmi d’autres, citons Michel de Montaigne, qui visite Bagnaia en 1581, les architectes Charles Percier (1764-1838) et Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853), ainsi que le paysagiste anglais Henry Inigo Trigg (1876-1923) qui lui consacrent des descriptions et de dessins.